Les frontieres entre le Vietnam et le Laos | Guide pratique pour bien choisir !
Road Trip au Vietnam et au Laos
Les frontières entre le Vietnam et le laos
La traversée terrestre d’une frontière à une autre est toujours une source de questionnements et de stress pour le voyageur. On se demande toujours comment ça va se passer. Est-ce que nous avons tous les papiers nécessaires ? Allons-nous être victimes de « bakchich », synonyme de la corruption si répandue en Asie du Sud-Est ?
Ce sont des questions auxquelles je vais tenter de t’apporter des réponses pour que tu puisses imaginer au mieux comment se déroulera ton passage à la frontière ! Néanmoins, il faut aussi reconnaître que chaque passage de frontière peut être différent en fonction de divers facteurs tels que le poste frontalier, le douanier sur lequel tu vas tomber, etc.
Voici un guide complet pour t’aider à appréhender au mieux la façon la plus authentique de changer de pays !
Sommaire
1. Les différents postes de frontieres terrestres
1.1 Tay Trang (VIETNAM) – Sop Hun (Laos)
1.2 Na Meo (VIETNAM) – Nam Xoi (LAOS)
1.3 Nam Can (Vietnam) – Nong Haet (Laos)
1.4 Cau Treo (Vietnam) – Nam Phao (Laos)
1.5 Cha Lo (Vietnam) – Na Phao (Laos)
1.6 Lao Bao (Vietnam) – Dansavanh (Laos)
1.7 Lalay (Vietnam) – La Lay (Laos)
1.8 Dakta Ok (Vietnam) – Nam Giang (Laos)
2. Mes conseils pour un passage rapide et efficace
3. L’obtention et le prix du visa
3.1 Se rendre au Vietnam depuis le Laos
3.2 Se rendre au Laos depuis le Vietnam
4. Passage de la frontiere : mon experience
4.1 Le départ pour la frontière
Le Vietnam est un pays doté de nombreuses frontières, comprenant pas moins d’une douzaine de passages terrestres liés à la Chine, au Cambodge et au Laos. Si tu lis cet article, c’est probablement parce que tu cherches spécifiquement à traverser la frontière entre le Vietnam et le Laos. Nous allons donc nous concentrer sur ces postes-frontières au nombre de neuf, en te présentant chacun d’entre eux.
Frontières terrestres Vietnam/ Laos
Les frontieres terrestres Vietnam / Laos
Tay Trang (Vietnam) - Sop Hun (Laos)
La première des trois frontières terrestres entre le nord du Vietnam et du Laos ! Peu de voyageurs l’empruntent, et la route pour s’y rendre n’est pas des plus faciles (normal, on est dans le nord).
Néanmoins, d’après divers avis, tout se passe généralement bien pour la majorité des voyageurs qui la traversent en bus. Cette frontière ne semble pas être réputée pour arnaquer les voyageurs en demandant un bakchich.
Cependant, si tu voyages à moto, évite cette frontière ! Malheureusement, les règles se durcissent de plus en plus pour les voyageurs à moto avec une plaque vietnamienne et sans Blue Card à leur nom. Selon les dernières informations, certains voyageurs à moto auraient été refusés récemment.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:00 à 20:00.
Il est déconseillé de traverser à moto sans avoir la Blue Card à ton nom.
Cependant, si tu as l’intention de traverser le Vietnam à moto et que tu ne comprends pas bien pourquoi je mentionne la plaque vietnamienne et la Blue Card, je te recommande de consulter mon guide complet sur l’achat d’une moto au Vietnam.
Na Meo (Vietnam) - Nam Xoi (Laos)
La deuxième frontière dans le nord ! Celle-ci est également peu connue des voyageurs, et pas grand monde la traverse. Pour ma part, je l’ai empruntée à moto, et je vais partager mon expérience un peu plus bas. Tout s’est très bien passé dans l’ensemble. Nous avons reçu une demande de bakchich tant du côté vietnamien que du côté laotien, mais cela concernait spécifiquement les motos. Nous n’avons payé qu’un bakchich sur les deux. Si tu veux directement connaitre mon expérience, clique ici.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:30 à 17:00.
Clairement à la tête du client pour passer en moto depuis quelques mois. Certains y sont arrivés récemment, pour d’autres ça n’a pas été possible… Difficile de savoir.
Nam Can (Vietnam) - Nong Haet (Laos)
La dernière frontière, située dans le nord du pays, est assez réputée parmi les voyageurs. Il y a plusieurs bus directs assurant la liaison entre les deux pays, d’où sa popularité, notamment auprès des backpackers. D’après de nombreux avis sur Google, plus ou moins récents, le passage se déroule généralement bien, sans demande de pot-de-vin que ce soit du côté laotien ou vietnamien.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:30 à 19:00.
Assez compliqué de passer avec une moto qui n’est pas à ton nom.
Cau Treo (Vietnam) - Nam Phao (Laos)
En plein coeur du pays, cette frontiere est assez réputée chez les voyageurs ! Il y a un bus direct pour le passage de cette frontiere. Néanmoins, cette frontière est aussi connue pour être corrompue. Attends toi à payer un petit pot de vin, que ce soit du côté vietnamien et du côté Laotien !
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:30 à 19:30.
Refus de passer avec une moto qui n’est pas à ton nom.
Bus entre Vinh (Vietnam) et Vieng Khan : environ 11h de trajet.
Cha Lo (Vietnam) - Na Phao (Laos)
Oui, ce sont bien deux villes différentes pour le Laos avec une lettre de différence. Située elle aussi dans le centre du pays, elle est pour selon moins utilisé par les voyageurs. Ami bikeur, cette frontière accepte apparemment le passage en moto ! Fonce tant qu’il est encore temps j’ai envie de te dire.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 06:30 à 22:30.
Possible de passer avec une moto ! Espérons que ça dure.
Aucune info sur les trajets en bus.
Lao Bao (Vietnam) - Dansavanh (Laos)
Une des nombreuses frontières du sud ! Frontière assez connue des voyageurs, mais attention, tu peux rencontrer de la corruption lors de ton passage. Cela dépend vraiment de toi et de ta chance ; certains n’ont pas eu à payer de pot-de-vin, mais l’inverse revient quand même assez souvent, et je pense que ça mérite d’être souligné !
Attention pour les motos, le passage peut être refusé en invoquant la nouvelle loi interdisant le passage des motos pour les étrangers.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:00 à 22:00.
Impossible de passer avec une moto vietnamienne en tant qu’étranger.
Bus direct entre Hué (Vietnam) et Savannakhet (Laos).
Lalay (Vietnam) - La Lay (Laos)
Une frontière du sud assez discrète où apparemment aucun bus direct ne passe. Il faudrait alors rejoindre la ville la plus proche et demander de l’aide aux locaux pour se faire emmener… Honnêtement, cela peut très vite être source de stress et de galère si tu n’as pas ton propre moyen de locomotion. Après si tu as ta moto, ce n’est pas sur que tu passes, mais étant une frontière peu utilisée, pourquoi pas le tenter. Mais honnêtement, pense à un plan B.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:00 à 19:30.
Aucune information possible sur le passage à moto, c’est clairement au hasard si tu y vas.
Dakta ok (Vietnam) - Nam Giang (Laos)
Encore un poste-frontière assez calme. Peu de commentaires précisant qu’il peut y avoir de la corruption à ce passage, et possibilité de trouver des bus directs depuis Da Nang (Vietnam) jusqu’à Paksé (Laos). Très peu d’infos concernant le passage à moto.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:00 à 19:00.
Aucune information possible sur le passage à moto, c’est clairement au hasard si tu y vas.
Possibilité de bus direct entre Da Nang et Paksé. 19h de bus.
Bo Y (Vietnam) - Pho Keua (Laos)
Dernière frontière que je te présente (enfin j’ai envie de te dire) et un passage aussi peu fréquenté par les voyageurs. Le pot-de-vin semble assez répandu à cet endroit. Les motos peuvent encore passer à ce passage de frontière.
Infos importantes
En direction du Laos :
- Le E-visa n’est pas accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Seul le visa classique est accepté.
En direction du Vietnam :
- Une exemption de visa pour 45 jours est possible.
- Le E-visa est accepté.
- Il est impossible d’obtenir le visa à l’arrivée.
- Le visa classique est accepté.
Ouvert de 07:00 à 19:30.
Apparement possible de passer en moto !
Ça y est, on a fait le tour de tous les passages frontaliers entre le Vietnam et le Laos. Autant te dire que tu as l’embarras du choix vu le nombre de postes frontières entre les deux pays. Néanmoins, le passage en moto devient de plus en plus compliqué, et je t’avoue que je suis assez pessimiste sur la suite des événements avec la nouvelle loi qui est entrée en vigueur depuis août 2023. Pour rappel, cette loi interdit à tout étranger de traverser les frontières vietnamiennes avec une moto ayant une plaque vietnamienne si la Blue Card de cette dernière n’est pas à son nom. Mettre la Blue Card à son nom est tout bonnement impossible si tu es un simple touriste au Vietnam.
Néanmoins, attention, c’est hypothétique, mais on est en Asie, et parfois on ferme un peu les yeux sur les règles à certaines conditions… Malheureusement, à l’heure actuelle, la majorité des postes de frontières respectent la nouvelle règle, hormis deux passages où tu peux tenter ta chance, mais c’est à tes risques et périls de te retrouver bloqué à la frontière et d’abandonner la moto ou de revenir au Vietnam.
La situation va continuer d’évoluer, je ferai donc une mise à jour assez souvent concernant cet article (tous les 6 mois).
Prochaine MAJ : MAI 2024 (recherches faites en NOV 2023.)
Mes conseils pour un passage rapide et efficace
Comme je te disais au début de l’article, le passage d’une frontière peut être source de questionnement pour beaucoup d’entre nous, moi la première. Je dois avouer que j’ai été assez stressée lors de ces moments, que ce soit ici ou à la frontière entre le Laos et le Cambodge, réputée pour être extrêmement corrompue et un peu compliquée.
Bon, pour être honnête, c’est clairement le passage de la moto qui me stressait le plus dans les deux cas. Si tu comptes passer la frontière en bus ou en trajet organisé, je peux t’assurer que ça t’enlève un immense poids. Néanmoins, par souci d’organisation, voici plusieurs tips/info :
- Vois directement avec ton auberge pour réserver un bus entre les deux villes des deux pays. C’est moins économique, mais honnêtement, aucun stress sur comment rejoindre la dernière ville avant la frontière, trouver un tuk-tuk ou une moto-taxi pour t’emmener jusqu’à la frontière (idem une fois de l’autre côté), etc. Tu restes un touriste, les locaux peuvent gonfler les prix en te proposant leurs services étant donné qu’ils sont ta seule solution et qu’ils vont te repérer de très loin à chercher un moyen de transport.
- Si possible, fais le visa en avance. Obtenir le visa sur place, c’est pratique, mais tu risques de payer un visa plus cher que ce qui est annoncé sur internet haha.
- Avec un bus direct, tu vas sûrement passer par des frontières avec de nombreux voyageurs… Attends-toi donc à payer un petit pot-de-vin (souvent c’est 2$). À partir de là, il y a deux écoles, ceux qui s’insurgent de devoir payer, et ceux qui paient sans rien dire. En soi, les deux sont compréhensibles. Personnellement, j’ai payé « à moitié » au Vietnam, et j’ai payé au Cambodge. C’est ta vision des choses, à toi de voir.
En moto
Si tu es en moto, attends-toi potentiellement à être un peu plus embêté haha. Surtout avec la nouvelle loi qui vient de se mettre en place, mais si tu es joueur, tu peux toujours le tenter. Voici les conseils que je donnerais avec cette nouvelle règle :
- Sois à l’affût des commentaires Google des postes-frontière qui t’intéressent pour voir si certains ont réussi à passer en moto.
- Opte pour un poste-frontière peu utilisé par les voyageurs. Sur un malentendu, tu peux tomber sur des douaniers un peu plus sympathiques.
- Sois prêt à verser une petite somme d’argent en échange de passer avec la moto.
- Aie un plan B si la moto est refusée à chaque passage tenté.
Tout ça, c’est du conditionnel. À vrai dire, tu ne pourras jamais réellement savoir comment ça va se passer avant de l’avoir tenté. De manière générale, chaque passage de frontière peut-être différent. Pour certains, ça a été un échec cuisant, pour d’autres, il y a eu beaucoup d’attente avant de passer, tandis que ça a pu se faire comme sur des roulettes pour une partie voyageurs… Tente et tu verras 😅
Personnellement, mes deux passages à moto se sont extrêmement bien passés. Je n’ai pas fait de scandale si je devais payer plus, je suis restée assez discrète et je pense que c’est la meilleure façon de ne pas se faire embêter. Ne joue pas au rebelle. N’oublie pas que tu n’es pas chez toi, et que s’ils veulent vraiment t’embêter, ils gagneront dans tous les cas.
Frontières terrestres Vietnam/ Laos
L'obtention et le prix du visa
Se rendre au Vietnam depuis le Laos
Commençons par le plus simple. Tu viens de finir ton voyage au Laos et tu veux désormais passer la frontière pour partir à la découverte du Vietnam. Qu’importe la frontière que tu vas prendre, c’est exactement pareil partout. Plusieurs solutions :
- La plus répandue : la plupart des voyageurs vont passer moins de 45 jours au Vietnam. Ravie de t’apprendre que tu n’as donc pas besoin de visa, puisque les Français ont une exemption de visa pendant 45 jours. La seule chose que tu as à faire, c’est de te rendre à la frontière terrestre et de montrer une preuve comme quoi tu restes moins de 45 jours. Et c’est tout. Vive le passeport français, mon petit pote dans ces cas-là, vraiment.
- Tu souhaites un visa, car tu veux rester plus de 45 jours. Deux possibilités : le E-Visa ou le visa classique. Il est IMPOSSIBLE de réaliser le visa à l’arrivée dans TOUS les postes de frontières. Tu dois forcément le faire en amont, soit sur internet, soit à l’ambassade vietnamienne.
- Le consulat du Vietnam au Laos se trouve à Luang Prabang, c’est là que tu peux faire ta demande pour un visa classique. L’obtention du visa se fait en 2 jours. Le premier jour pour remplir les documents et donner tout ce qui est demandé (prévoir une photo) et tu viens le récupérer le lendemain. Néanmoins, je ne te conseille pas forcément cette solution, sauf si tu es à court dans le timing.
- Faire ta demande via internet avec le E-visa (le lien du site). Personnellement, c’est ce que j’ai fait quand il n’y avait pas encore d’exemption de visa. C’est très rapide à faire, le prix est fixé dès le départ (tu as toujours un risque de payer plus cher en « direct »), et tu le reçois dans ta boîte mail entre 3 et 5 jours. Il faut donc s’y prendre plus à l’avance que pour un visa classique. Le prix total est de 25$ pour un visa à entrée unique et de 50$ pour un visa à entrées multiples. Possibilité de rester 90 jours dans le pays. Tu arrives au poste de frontière, tu le montres et c’est tout. Tu n’as officiellement rien d’autre à payer.
Se rendre au Laos depuis le Vietnam
Cas inverse. Cette fois-ci, il va falloir demander un visa dans tous les cas. Les Français n’ont pas d’exemption de visa dans ce pays. Comment arriver au Laos, tuto :
- Le E-visa n’est accepté sur AUCUN poste de frontière annoncé ci-dessus. Si tu as un E-visa, tu dois rentrer soit par l’aéroport international de Wattay, l’aéroport international de Luang Prabang ou le pont Thai-Lao Friendship (pont de l’amitié Thaïlande-Laos).
- AUCUN visa n’est délivré à l’arrivée dans tous les postes frontières aussi annoncés ci-dessus. Renseigne-toi bien en amont, on n’imagine pas le nombre de voyageurs qui arrivent sans chercher cette information et qui se retrouvent à devoir faire demi-tour.
- La seule solution est donc le visa classique. Cas classique, tu es au Vietnam, tu veux rejoindre le Laos : tu dois donc te rendre à l’ambassade du Laos à Hanoi et faire ta demande de visa. C’est rapide, en une journée on te le donne. Tu fais tes papiers le matin (passeport + photo d’identité) et tu retournes chercher le fameux sésame après 16h. Coût du Visa : 35€. Tu peux payer en dông.
Attention, une fois que tu as ton visa pour le Laos, tu disposes de 60 JOURS pour rentrer sur le territoire laotien. Tu peux donc très bien faire ton visa en arrivant à Hanoi si c’est ta porte d’entrée dans le pays, faire ton road trip et après te rendre au Laos. Pratique si tu as prévu un road trip du nord au sud du Vietnam. Sinon, il y a un consulat du Laos à Hô Chi Minh.
Frontières terrestres Vietnam/ Laos
Passage de la frontiere : mon experience
Infos utiles
Avant toute chose, si tu viens de tomber par hasard sur mon article, sache que celui-ci va être sous forme de guide, mais pas seulement. En parallèle je t’explique l’histoire de ce road trip. J’ai réalisé le Vietnam à moto, et je trouve ça intéressant d’écrire et de te partager mon expérience, mais aussi mes ressentis, qu’ils soient bons ou mauvais.
Actuellement sur les réseaux on voit que la beauté des voyages, que la belle vie. Oui c’est en grande partie ça, mais il y a aussi des galères, du stress, des difficultés rencontrées, et je t’expose tout ça pour te montrer une autre partie que l’on ne trouve pas forcément sur Instagram. Attention elle est pas forcément moins belle, mais elle est cependant d’autant plus forte, et c’est ce qui rend intéressant les voyages.
Bref, si tu veux en savoir plus, l’histoire commence ici.
Journal de bord : Le départ pour la frontiere
Première étape, quitter Hanoi
Mardi 7 février, 09h00 :
Si tu as suivi les aventures à Hanoi, tu n’es pas sans savoir que j’ai dû changer de moto contre mon gré. En effet, lors de la révision générale avant de changer de pays, le garagiste (assez bienveillant) m’a clairement dit que ma moto était dangereuse pour ma sécurité et qu’il fallait changer pas mal de choses. À un point où c’était impossible de faire toutes les réparations en 24h. Par manque de temps, on s’est mis d’accord sur le fait que je lui achetais une nouvelle moto au prix de 60$ tout en lui laissant la mienne. Deal fait, il est donc temps de récupérer mon nouveau bolide qui va m’accompagner pendant encore 2 mois.
Je t’avoue que les débuts sont un peu compliqués. Ce n’est pas comme la mienne, il y a certains changements et j’ai assez de mal à l’appréhender, ce qui m’agace d’ailleurs. Je ne suis pas à l’aise, et en plein cœur de Hanoi sous la pluie, ce n’est pas des plus tranquillisant pour prendre ses marques sur un bolide que tu ne savais même pas conduire il y a un mois haha.
La sortie d’Hanoi va donc se faire en 1h sous un crachin non-stop, entourée de centaines de motos autour de nous. Un bonheur mon petit pote. Une belle façon de dire au revoir à la conduite folle du Vietnam.
On ne va pas atteindre la frontière dans la journée. On ne sait même pas où on va dormir au Laos, et on a peur de se faire surprendre par la nuit, étant donné qu’on ne sait pas non plus combien de temps le passage à la frontière va durer. On décide donc de passer la nuit dans un village totalement perdu dans le nord, du nom de Làng Chiêu.
Une journée en montagnes russes
La journée va encore se dérouler sous la pluie. Ça nous rappelle de « bons » souvenirs des 3 jours pour se rendre à Hoi An. Il pleuvine, il y a de la brume, il fait froid et pour se mettre encore plus de difficulté, Laura a accroché son téléphone sur la moto (chose qu’elle ne fait jamais), et ce dernier a pris l’eau et a décidé de rendre son dernier souffle lors de notre pause de midi dans un lieu perdu à 2h de Hanoi. La dame en plus de commencer un épisode de Man VS Wild se met une nouvelle difficulté en se coupant littéralement du monde avec plus aucun moyen de contact. Immersion totale jusqu’au bout.
La bonne nouvelle de cette péripétie est qu’on aura eu l’ingénieuse idée de lier nos AirPods sur mon téléphone pour écouter la même musique. Autant te dire que ça a apporté de belles doses de rire sur nos briquettes interposées lorsque certaines musiques que je n’assume pas trop passaient en stéréo. Bref, penses-y si un jour tu fais un trip de ce style.
Très vite on arrive aux paysages magnifiques du nord du Vietnam. La réputation dans cette partie du pays est réelle, les routes sont juste incroyables et cette brume apporte tellement de charme. La sensation de liberté et de se sentir si microscopique dans ce vaste horizon est folle. On a de petits soucis de motos, mais rien de grave, on repart à chaque fois. L’ambiance est bonne enfant et je décide de faire une pause pour que dronie immortalise cette beauté de la nature que nous avons la chance de découvrir ce jour-là.
L’instant devient très drôle puisque des locaux curieux et totalement arrachés (sans déconner, les types sont à 12 grammes alors qu’il est 14h au milieu de nulle part 😂) viennent nous papoter. Enfin, papoter, ils balbutient des mots totalement inaudibles et nous demandent même nos numéros de téléphone. Le moment est rocambolesque, léger, et tellement drôle. Un échange marquant qu’on n’oubliera pas. Et vive l’alcool de riz.
On repart, et plus le temps passe, plus la route devient chaotique. À vrai dire, des fois il n’y a même plus de route, ce sont des crevasses, des morceaux de cailloux en plein chemin suite à des éboulements, on ne voit pas à 10 mètres à cause de la brume qui s’est intensifiée… Le stress prend le dessus et nous voilà devant une situation encore jamais rencontrée jusqu’à là : une pente à 18%, mon pote, oui ça existe ! Comment peut-on être aussi précis ? Parce qu’il y a un panneau qui l’annonce mdrrrr. La route devient un manège nickel.
Le mood change un peu, des lacets de montagne avec de la brume et une route qui n’existe plus, autant te dire qu’on n’a jamais autant serré fort nos freins (et les fesses) qu’à ce moment-là. On se demande même si maps.me ne s’est pas trompé tellement ça nous paraît impossible de conduire sur cette route. On descend au pas avec les motos qui risquent de glisser (et qui glissent) à chaque mètre. Cette descente est interminable !
Lau s’agace même en s’esclaffant à un moment donné « Mais qui prend cette route sans déconner, QUI PASSE PAR LA ?! » Crois-le ou non, au moment où elle sort ça, 2 Vietnamiens en motos qui remontaient sont apparus de la brume en nous regardant, tout aussi étonnés que nous de voir d’autres personnes sur cette route.
« Bah.. eux » ai-je répondu avant de partir dans un rire nerveux. Le moral est toujours là. On « rigole » de la situation, ça nous aide, mais on sait très bien chacune de notre côté que si l’une des deux tombe, l’ambiance qu’on tente de garder légère va prendre un tout autre tournant.
Un logement magnifique : Pu Luong Holiday
Nous arrivons en fin de journée dans notre hébergement pour la nuit. Un lieu perdu au milieu des montagnes. Il n’y a rien, que nous, le village, un chiot trop mignon, et c’est tout. Soulagées d’être arrivées, avec une journée encore chargée d’émotions qui nous a fait détester et adorer la moto. Décidément, le Vietnam tiendra sa promesse jusqu’au bout de nous pousser hors de notre zone de confort. La soirée sera calme, dans l’appréhension du passage de la frontière du lendemain. Beaucoup de questionnements sur la suite avec le Laos. L’état des routes nous inquiète un peu vu ce qu’on a vu aujourd’hui. Affaire à suivre.
De manière générale, si tu es en trip dans le nord du Vietnam, n’hésite pas à passer dans cette homestay. La famille est d’une gentillesse incroyable, les chambres sont pleines de charme, il y a même une piscine alors avec le beau temps je peux t’assurer que le cadre est une pépite !
Le passage de la frontiere
Mercredi 8 février, 08h00 :
Dernier jour au Vietnam, le passage à la frontière est imminent et le mood n’est pas bon. Le mauvais temps prime, le stress grandit, et au moment de payer le logement, on se rend compte qu’on n’a pas assez (il doit manquer 2€). Prises dans les rebondissements d’hier sur la route, on a totalement oublié de s’arrêter à un distributeur automatique (ATM). Le premier ATM depuis le logement est à 1 h de route… On ne fait pas les fières et on a même assez honte. On est clairement débiles sur ce coup, et même si le patron nous dit que c’est ok, on est clairement gênées de la situation.
On repart tête basse. La route sera meilleure en arrivant non loin de la frontière, et on aura même droit à du soleil, ce qui fait du bien au moral ! On s’arrête dans la petite ville la plus proche de la frontière où se trouve un ATM afin de manger. Un petit resto familial qui nous a été conseillé par un guide qui nous avait repérées de loin.
Le passage côté Vietnamien
On reprend la route, avec quelques dôngs suite au repas. On arrive à la frontière, un bâtiment assez imposant au milieu de nulle part. On repère deux Allemands devant nous qui sont eux aussi avec leurs motos. On est dans le même bateau, c’est rassurant.
Premier passage chez les Vietnamiens pour sortir du pays, rapide et efficace. On montre nos visas, notre passeport, ils tamponnent et c’est tout. On passe dans un deuxième bureau, il me semble que c’est spécifiquement pour les motos. L’échange est assez réduit par le manque de compréhension. On remplit des papiers, on donne la Blue Card, le passeport, et on finit par nous demander 200 000 dôngs par moto. Bien évidemment, on ne les a pas. On a seulement 160 000 à deux.
Sur ce coup, je suis beaucoup moins gênée et honteuse car je sais qu’on ne doit rien payer à la frontière étant donné qu’on a déjà nos visas laotiens et qu’aucune loi ne stipule qu’on doit payer un supplément pour les motos. Néanmoins, le stress est fortement présent. On lui explique qu’on a que ça, qu’on est désolées, qu’on ne savait pas, etc. Il finit par accepter la somme sans rechigner, ce qui prouve bien que ça va directement dans sa poche… Mais on s’en fout, les motos sont passées avec nous !
Le passage côté Laos
À partir de ce moment-là, tu n’es officiellement plus au Vietnam et pas encore au Laos. Administrativement parlant, tu n’es donc nulle part sur cette planète haha. On roule sur 300 mètres pour arriver au bureau laotien. Il y a un peu plus de monde. Un bus sans aucun backpackers, mais nos deux Allemands, toujours devant nous.
Premier bureau, on remplit un papier avec nos informations basiques, rien de bien fou. On montre le visa, tout est ok. Deuxième étape, on donne les papiers des motos et c’est à ce moment-là que ça coince, ils demandent des sous pour la moto. Évidemment.
Cette fois-ci, on n’a vraiment aucun argent sur nous. Le mec est coriace, dông vietnamien, kips laotiens, Dollars… On n’a rien et il ne lâche pas l’affaire. Même technique que la précédente : faire le dos rond, montrer de l’incompréhension et jouer au touriste bête (ne jamais se rebeller même si tu sais très bien qu’ils sont en train de te gratter des sous gratuitement haha). Faisant même preuve de « bonne foi », on lui demande s’il y a un ATM pas loin en montrant notre carte. On est au milieu de nulle part, à 1h30 du premier village, on sait très bien qu’il n’y a pas de distributeur, mais il faut brosser le douanier dans le sens du poil. 😂
Bien entendu, il répond qu’il n’y a rien. Le type boude, il vient même à me montrer une application sur internet pour que je lui fasse un virement directement sur son compte haha.
Ça ne marche pas non plus, il continue de bouder et nous met sur le côté pendant quelques minutes. On reste tranquille, de toute façon, ils ne vont pas nous garder indéfiniment, tout est en règle. 😬
Au bout d’une quinzaine de minutes, le douanier finit par nous dire que c’est tout bon, qu’on peut y aller (ça boude fort).
BIENVENUE AU LAOS MON PETIT POTE !
Avoir passé la frontière est une bonne chose, mais la journée n’est pas terminée pour autant. La fin de la journée arrive assez vite (on a quand même passé pas mal de temps au poste-frontière) et on ne sait pas où on dort ce soir. C’est d’ailleurs un nouveau stress que l’on n’avait pas au Vietnam. Tous les hébergements avaient été réservés en amont sur Booking, assurant une sécurité et un arrêt précis lors des journées de route. Ici au Laos, très peu d’hébergements sont sur Internet. Enfin si, il y en a, dans les grandes villes à des prix assez exorbitants comparés à ce que tu peux trouver en réel. Mais aux abords d’une frontière terrestre, tu te doutes bien qu’il est impossible de réserver via Internet.
L’arrêt est prévu dans la petite ville de Vieng Xai, la ville la plus proche depuis la frontière. On va donc conduire pendant 1 h 30 sous un magnifique coucher de soleil au milieu des montagnes laotiennes et ça, quelle claque mon pote ! C’était INCROYABLE ce mélange de couleurs dans un décor tout aussi remarquable. Dès le début, le Laos m’a foutu une claque visuelle, et ça, on valide à fond.
L’arrivée en ville se fera néanmoins dans un noir total, et je dois t’avouer qu’on est quand même contentes d’arriver et de voir un panneau « hôtel » éclairé au loin. La fatigue est bien présente et tout le stress redescend. Une chambre qui fera l’affaire pour une nuit, un petit restaurant plus que typique où nous sommes littéralement 4 clients, un Fried Rice, des chaises en plastique, une BeerLao pour fêter la découverte d’un nouveau pays… Que l’aventure à moto au Laos commence !
Encore 3 jours de route
Lh'eure de rejoindre la deuxieme ville étape
Jeudi 09 février 09h30 :
La première « vraie étape » est de rejoindre Nong Khiaw. Un village de montagne niché dans le nord du Laos assez réputé qui se trouve à 344 km. Alors oui, sur le papier ce n’est rien, mais Google Maps annonce plus de 10 heures de route… On imagine donc des routes assez compliquées haha. Pour ce faire, on décide de faire un peu plus de 100 km par jour afin d’arriver dans 3 jours à Nong Khiaw. Pour trouver où s’arrêter, c’est assez simple. Il faut chercher un village sur la carte, et il n’y en a pas des dizaines. La première ville étape sera donc Nam Nuen. Ça a l’air microscopique, mais apparemment il y a une guesthouse (et pas plus) dans le village : il est temps de tomber 126 km.
Quelle douceur, il fait un grand ciel bleu. C’est le retour du beau temps et que ça fait plaisir ! La température va aussi monter dans la journée. Heureusement que le temps est désormais de notre côté, car on sent un moral assez fébrile que ce soit du côté de Lau ou du mien. L’inconnu inquiète dans ce nouveau pays. On prend un petit-déj en terrasse, je récupère en parallèle une carte SIM pour accéder à Google Maps, on fait des hypothèses sur l’état des routes, je suis plus optimiste que Laura. La suite va nous montrer que j’ai eu tort. Mais en attendant, nous partons sur une route assez clean et le soleil qui tape de plus en plus fort, royal.
Ok, la on a fait de la merde
La route clean fut de courte durée. Très vite, on se retrouve sur des routes qui ne sont même pas des routes, mais des chemins fracassés par des nids de poule. Que dis-je, littéralement des crevasses où les briquettes peuvent laisser leurs roues à tout moment. Néanmoins, il y a très peu de circulation. Les routes sont plus difficiles, mais il n’y a personne, contrairement au Vietnam. Honnêtement, ça se joue niveau difficulté entre les deux pays.
Cependant, il faut désormais faire face à la poussière omniprésente (logique quand les routes ne sont pas faites, tu me diras), mais surtout les camions qui émettent toute cette poussière. Il y en a certes pas beaucoup, mais c’est très handicapant quand tu en as un devant toi. C’est d’ailleurs le plus difficile à gérer : être derrière un camion qui, avec la poussière et sa taille, t’empêche de voir la route. À chaque fois la même question : rester derrière et s’en prendre plein la figure sans rien voir, ou tenter de le doubler en avançant à l’aveugle avec en prime des lacets de montagne. Voilà un bon résumé des routes du nord du Laos.
Maintenant que j’ai posé le topo, tu la sens arriver la connerie ?
Ce qu’il devait se passer arriva. On a eu un accident. Plus de peur que de mal heureusement, mais on est passées à deux doigts de la catastrophe. À vrai dire, ça nous a bien calmées et la peur s’est bien emparée de nous sur le coup. Bref, il est temps de reprendre la route après un moment de pause.
Un problème n'arrive jamais seul
Il est environ 15h. Il nous reste précisément encore 54 km à tomber avant d’arriver dans le petit village où on l’espère trouver l’homestay qu’on a repéré sur Google Maps. 54 km, ce n’est rien. Mais au Laos, c’est bien 1h30 de route encore. Lau m’impressionne par sa rapidité à vouloir remonter sur la moto suite à sa chute. « On n’a pas le choix de toute façon » et elle a raison. On n’a pas d’autre choix que d’avancer, comme on se disait au Vietnam…
Sauf que dans la panique on n’avait pas pensé à la moto et que cette dernière aurait pu elle aussi avoir un souci. Elle démarre, le problème n’est pas là. Le passage des vitesses lui fait la gueule. Enfin non, il va à peu près bien lui, mais la pédale de la moto n’a pas apprécié la chute et vient directement toucher le passage des vitesses, ce qu’il fait que ce dernier est bloqué par la pédale. On ne peut donc plus passer de vitesses sur la moto, elle est bloquée en vitesse 1. Deuxième coup dur, même si heureusement tout ça n’est que matériel.
À partir de là plusieurs idées nous viennent en tête : se faire remorquer ? Le peu de personnes qui passent ne va pas dans notre sens, impossible. J’essaye comme je peux de débloquer le passage de vitesse, mais je suis utopiste ou je surestime ma force. Même la moto me rit au nez en me voyant tenter toute forme de supercherie pour remettre la pièce correctement. Viens même une question qui ne nous plait pas : « On abandonne la moto et on continue à une moto pour deux ». On perd 250€ dans l’histoire, mais on n’a pas le choix que de poser cette hypothèse sur la table. On essaye d’imaginer comment on va mettre les sacs sur ma moto (qui est légèrement plus petite) et ça s’annonce assez difficile. Cette idée ne nous emballe pas…
Non, la seule solution est juste devant nos yeux depuis le début : continuer de rouler en vitesse 1 jusqu’au village ou au moins jusqu’au prochain garage.
On arrête de réfléchir et on se lance dans cette optique. Le temps passe, le soleil se couche tôt ici et maintenant on doit faire face à une véritable course contre le temps, car ça serait beaucoup trop dangereux de conduire de nuit.
Lau passe devant, je suis en back up derrière. Autant te dire qu’on aura eu le temps d’observer les paysages montagneux du nord du Laos mdr. En soi, c’est magnifique, en coucher de soleil c’est une pépite. Nous avons donc mis à peu près 3 heures pour arriver jusqu’au village, une belle arrivée dans la pénombre ! Pas la peine de t’expliquer que le KO psychologique est bien présent.
Finalité de l’anecdote la plus dure du séjour : on a tellement eu de la chance dans notre malheur ! Lau n’a « rien eu ». D’un point de vue matériel, la moto était bloquée en vitesse 1, si elle était au point mort on n’aurait jamais pu continuer. Il restait « peu de route » et on était encore en plein après-midi. Faire ça à 18h dans la nuit noire, je ne veux même pas imaginer la galère… Et surtout il y avait bien une homestay et un garage dans le village microscopique !
Bordel, quel exercice mental ce jour-là mon petit pote. Je peux t’assurer qu’il y a eu un avant et un après cet accident. Néanmoins, cette mésaventure a terminé de solidifier une team déjà bien costaude, et rien que ça, on peut en être fières.
La soirée sera donc tranquille, à manger une soupe beaucoup trop épicée directement dans le salon d’une famille, avant d’aller se coucher. Il y a encore beaucoup de chemin à réaliser le lendemain, et surtout réparer la moto.
L'arrivée à Nong Khiaw
Une journée qui fait du bien au moral
Vendredi 10 février :
Un début de journée stressant lié à l’incertitude de réparer la moto, mais qui fut très vite effacé une fois après avoir apporté la moto au seul garage de la place qui a littéralement mis 32 secondes à replacer la pièce. Note pour moi-même : avoir comme un semblant de pied de biche pour le prochain trip.
Aujourd’hui pactisera la réconciliation de la route avec le Laos. Les routes sont à peu près praticables, il fait beau et chaud, on reprend confiance, le moral est meilleur et ça fait du bien. Un repas dans un resto au bord d’un cours d’eau avant de reprendre la route pour arriver dans un village où je ne peux même pas te dire le nom. Je sais juste qu’on a logé au Wilai Hong Guesthouse. Pas de resto, ça sera des nouilles instantanées achetées à la station essence en face de notre logement qui va fermer très peu de temps après notre arrivée. On est les seules occidentales du village, et ça ne manque pas de faire le tour via les enfants du village. Ils viennent nous voir, curieux, nous font des coucous entre deux oies qui traversent la route. C’est lunaire tellement ce monde est différent du nôtre, et marquant.
Je sors dronie, les enfants jouent avec lui en le suivant et en lui faisant coucou. Un beau moment de complicité se crée entre nous et eux malgré l’absence de paroles. Hier, on était en enfer, aujourd’hui, on est dans une sorte de paradis tellement simple. Seulement 2 jours entiers au Laos, et je sais déjà que tu viens de me marquer à jamais avec ces deux journées si différentes, mais tellement prenantes. Coupées du monde, à des milliers de kilomètres de la vie que l’on a en France que ce soit de manière géographique, mais aussi mentalement parlant.
De Hanoi à nong Khiaw en 5 jours et 660 km
Samedi 11 février :
Départ matinal. On veut arriver assez tôt pour profiter du charmant village de Nong Khiaw. Le moral est bon, le plus dur est derrière nous ! Enfin, à vrai dire, pas totalement. Il a bien fallu se prendre une petite galère après la journée plus ou moins tranquille d’hier. Une heure de route pendant laquelle on a fait du rodéo. Le fessier a ramassé, je peux te l’assurer. Une heure de poussière, de crevasses, de cailloux sur la route, d’endroits quasiment impossibles à traverser. On est sur un chemin de motocross pour finaliser ces 5 jours de route, c’est une régalade !
Physiquement bien marquées, des fessiers qui tirent la gueule, mais à 15 heures, nous arrivons à Nong Khiaw sous un temps radieux ! Bon Dieu, que ça fait plaisir, on l’a fait ! Dans la galère, la fatigue, les rires, l’exaspération, mais surtout sur nos deux jambes ! Quelle fierté !
Après avoir vécu l’enfer sous 3 jours de pluie au Vietnam, on vient une nouvelle fois de gagner contre 5 jours de poussière dans les montagnes laotiennes. À ce moment-là, dans nos têtes, on est les badass de ce monde mon petit pote. Cette sensation d’avoir réalisé quelque chose qui nous paraissait impossible est inégalable, je te jure. Ce sentiment intense d’accomplissement et de dépassement de soi, l’adrénaline (et le soulagement, on va pas se mentir) est au plus haut !
Voilà comment s’achève l’histoire de mon passage de la frontière entre le Laos et le Vietnam. Ce n’est pas seulement un simple passage de frontière entre deux pays sur une journée. Pendant 5 jours, on à été dans une bulle agrémentée par la peur, la remise en question, le doute et la culpabilité de s’être lancée dans une aventure à laquelle on n’avait peut-être pas les épaules pour la réaliser… Mais aussi ce sentiment si fort de liberté dans les beaux moments, les claques face aux rencontres si différentes de notre quotidien, une solidification du duo alors que tout aurait pu exploser vu les difficultés rencontrées, le soulagement de la réussite. Bref, d’être tout simplement fière de soi et du chemin réalisé.
Cinq jours qui nous auront bousculées, mais qui seront ancrés à jamais dans nos souvenirs. Et rien que pour ça, merci encore une fois à cette aventure à moto de me faire vivre toutes ces émotions.
Le mot de la fin
J’espère que cet article va t’apporter toutes tes réponses concernant ton passage de frontière, que ce soit du côté laotien ou du côté vietnamien. Source d’appréhension et de questionnement pour beaucoup de voyageurs, cet article est spécifiquement fait pour te montrer qu’avec un minimum d’organisation et de bon sens, il n’y a aucune raison que ça se passe mal ! Ça reste une expérience unique à réaliser.
J’ai aussi voulu aller plus loin en t’expliquant mon expérience à moto afin d’humaniser mon article (et surtout parce que ça me fera toujours plaisir de relire ça lors de mes vieux jours). Merci de m’avoir lu si c’est le cas !
Si tu as d’autres questions, n’hésite surtout pas à me les poser en commentaires ou via mes réseaux sociaux. C’est toujours un plaisir de partager entre voyageurs en Asie.
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À la prochaine
Cass 🤙🏽