Prendre le transmongolien : bienvenue en Mongolie !
Road Trip en Mongolie
Prendre le transmongolien : Bienvenue en Mongolie depuis la frontiere russe !
Prendre le Transmongolien n’est-il pas le meilleur moyen de commencer à explorer la Mongolie ? Ce train mythique pour les grands voyageurs t’emmène à la découverte d’un pays aux steppes infinies, aux prairies verdoyantes et aux vastes horizons.
Comment le prendre, par où commencer, et comment bien organiser son voyage ? Dans ce tout nouveau guide, je t’explique tout pour mieux connaître la ligne voisine du célèbre Transsibérien !
Sommaire
1. Son histoire en quelques mots
1.2 Symbole de changement pour la Mongolie
2. Le trajet du transmongolien
3. Organiser son voyage avec le transsiberien
3.1 QUand partir avec le transmongolien ?
3.2 Ou acheter ses billets de train ?
3.3 Quelle classe prendre lors de ton voyage ?
3.4 Les prix de mon voyage avec le transmongolien
4. La vie à bord du transmongolien
4.1 Le passage de la frontiere Russe – Mongole
4.2 La préparation en amont et la vie à l’intérieur
4.2.1 Les différences avec le transsiberien
Prendre le transmongolien
Son histoire en quelques mots
Une origine stratégique
Contrairement à son voisin, le Transsibérien, le Transmongolien traverse trois pays : la Chine, la Mongolie et la Russie. Bien qu’il soit étroitement lié au Transsibérien, sa construction a eu lieu bien plus tard. La ligne principale russe a été achevée en 1916, tandis que le Transmongolien a été finalisé en 1961. Son développement a répondu à des enjeux géopolitiques et économiques uniques, faisant de ce chemin de fer bien plus qu’un simple axe de transport.
Le projet fut d’abord stratégique pour la Russie. Créer une ligne ferroviaire reliant la Russie à la Chine via la Mongolie sécurisait l’Union soviétique en ouvrant des routes commerciales alternatives, tout en renforçant ses liens avec Pékin. Cela permettait également de maintenir son influence sur la Mongolie, un État tampon d’importance stratégique.
Ensuite, chaque portion avait sa propre histoire, reliant les civilisations et resserrant les liens entre les trois pays. Chaque section avait un but précis, mais aussi des difficultés à surmonter :
- Section russe (Sibérie) : Principalement conçue pour transporter du matériel militaire et des ressources minières.
- Section mongole : La plus difficile à réaliser en raison de l’isolement, des conditions climatiques extrêmes et des défis géographiques (steppes et montagnes). Néanmoins, elle a été essentielle pour connecter les deux puissances.
- Section chinoise : Finalisée grâce à l’aide de l’URSS, dans le but de renforcer les liens économiques avec la Chine.
Un symbole de changement pour la Mongolie
Aujourd’hui, cette ligne de chemin de fer est un véritable pont entre les cultures et les régimes politiques. Après la dissolution de l’URSS, la Mongolie a entamé sa transition vers la démocratie et s’est ouverte au tourisme. Le train, autrefois destiné au transport militaire, accueille désormais des voyageurs du monde entier.
En bref, le transmongolien c'est
- Construit bien après le Transsibérien (1961 contre 1916).
- Un projet stratégique pour la Russie afin de développer ses relations avec la Chine.
- Une ouverture sur le monde pour la Mongolie, marquant l’arrivée du tourisme international.
Prendre le transmongolien
Le trajet du transmongolien
Tu l’as compris, le Transmongolien est donc la continuité du Transsibérien en Mongolie avant de rejoindre la Chine.
Cette ligne démarre à partir du lac Baïkal, plus précisément de la ville d’Irkoutsk. Je suis d’ailleurs montée à cet arrêt pour 24 heures de trajet jusqu’à Oulan-Bator. Comme son voisin, le Transmongolien a plusieurs arrêts à réaliser lors de ton voyage. Voici les détails :
Irkoutsk : Ligne de départ du Transmongolien. C’est dans la capitale orientale que tu peux réaliser ce changement de ligne. C’est un arrêt très connu, puisque c’est ici que tu vas soit découvrir une Russie orientale après être arrivée depuis l’ouest, soit quitter définitivement l’Asie pour rejoindre l’Europe si tu arrives de l’est. Bref, la ville est incontournable, mais surtout ses alentours. Je m’y suis arrêtée après 4 jours de train et en effet, elle mérite d’être visitée lors de ton périple ! Je te mets le lien de mon guide juste ici.
Oulan Oudé : Connue pour être la dernière étape de la Russie. À cet arrêt, on dit définitivement au revoir à la Russie et on retrouve une véritable ambiance mongole. Capitale de la Bouriatie, c’est un premier pas pour découvrir la culture mongole et de nombreux temples bouddhistes. Bref, bienvenue réellement en Asie comme on peut se l’imaginer. Malheureusement, je n’ai pas de guide à te proposer sur ce sujet, car je n’ai fait qu’un arrêt en train dans cette ville.
Sükbaatar : Arrêt assez connu, non pas pour ses activités touristiques, mais tout simplement parce que c’est la ville frontalière avec la Russie. C’est ici que tu vas sortir et rentrer dans les deux pays. Je t’explique plus bas comment s’est passé pour ma part ce passage de frontière.
Oulan-Bator : L’arrêt principal du Transmongolien ! Bienvenue dans la capitale de la Mongolie. 99 % des voyageurs vont s’y arrêter, qu’ils viennent de l’ouest ou de l’est. C’est le point de départ de ton voyage en Mongolie, mais aussi le point de départ pour rejoindre ton prochain pays. J’en ai fait un article juste ici pour te dire ce que tu ne dois absolument pas rater dans cette capitale pas comme les autres (bientôt en ligne).
Zamyn Uud : Comme Sükbaatar, la ville ne présente pas énormément d’intérêt. Cependant, c’est ici que tu vas quitter la Mongolie pour rejoindre la Chine. Petit point important : avant, il était possible de faire le changement de pays en restant sur la ligne du Transmongolien (comme le passage Russie – Mongolie), mais depuis le Covid, ce n’est plus possible. Je vais bientôt t’écrire un article expliquant comment se passe le passage de cette frontière entre la Chine et la Mongolie.
Prendre le transmongolien
Organiser son voyage avec le transmongolien
On a fait le tour des informations historique ainsi que du chemin de la ligne de train. Il est désormais temps de s’intéresser à ton parcours et toute l’organisation qui va se faire pour que tu puisses passer une experience inoubliable.
Un voyage de la sorte demande un minimum d’organisation. Comme tu t’en doute, il est assez similaire avec la ligne de train russe. Je vais donc te faire des liens directs sur mon article du transsiberien lorsque l’organisation est exactement la même. Néanmoins, sur certains points, cela diffère (le train en lui même par exemple) et c’est ce qu’on va voir dans cette partie. Toutefois, tu vas remarquer que c’est exactement le même fonctionnement.
Quand partir avec le transmongolien ?
Une question classique avec une réponse simple et efficace : tu peux partir toute l’année avec le Transmongolien. Il roule en continu, quelles que soient la météo et la température. Tu peux donc admirer les fameuses steppes mongoles en été, mais aussi en plein hiver. Néanmoins, la majorité des activités phares en Mongolie se déroulent principalement en été. Cependant, si tu souhaites simplement traverser la Mongolie à bord du Transmongolien avant de rejoindre la Chine ou la Russie, tu pourras observer la beauté des paysages mongols sous la neige, car le train est très bien chauffé.
Toutefois, si tu veux véritablement visiter la Mongolie, et je pense que c’est ton cas, je te conseille de partir en été, pendant la haute saison. C’est à cette période que tu pourras faire des treks à cheval, des road trips à moto ou en van. C’est plus confortable et moins extrême du point de vue météorologique. Certaines expériences peuvent être compliquées en Mongolie, et si tu ajoutes des conditions météorologiques difficiles, bon courage haha
Ou acheter ses billets de train ?
Maintenant que tu sais quand partir, il est temps de savoir comment acheter tes billets. En fonction de ta destination et de l’endroit où tu te trouves, cela va être plus ou moins simple. Je t’explique avec deux cas concrets de ma propre expérience :
- Premier cas concret : un billet Irkoutsk (Russie) – Oulan-Bator. Ce billet est assez « difficile » à obtenir. Si tu as déjà lu d’autres articles concernant la Russie, tu es probablement au courant qu’à l’heure actuelle, il est impossible de payer avec sa carte bancaire en raison des sanctions européennes envers le pays. Comme tu ne peux pas payer avec ta CB (car c’est une CB européenne), tu ne peux donc pas réserver tes billets de train à l’avance via le site de la compagnie. D’ailleurs, ce dernier n’est accessible qu’avec un VPN, au cas ou, voici le lien.
- Deuxième cas concret, et plus simple : tu veux acheter un billet interne. C’est-à-dire d’un point A en Mongolie à un point B, toujours en Mongolie.
Dans ce cas-là, tu peux réserver via le site internet et avec ta carte bleue. Bref, une réservation normale comme on a l’habitude de faire. Tu peux aussi réserver directement en gare, mais je te conseille de le faire à l’avance pour être tranquille lors de ton trajet. Quand je dis « en avance », ce n’est pas 3 mois à l’avance, ne t’inquiète pas. Néanmoins, 4 à 5 jours avant c’est bien, histoire d’être sûr d’avoir ton train. Je te mets le lien ici, mais je ne suis pas certaine que tu puisses y accéder en dehors de la Mongolie.
Ne panique pas si tu ne peux pas le faire maintenant, tu le feras une fois en Mongolie. Si tu as un VPN (évite Cyberghost, je suis chez eux et ils sont inutiles), connecte-toi via la Mongolie pour y accéder tout de suite.
Quel classe prendre lors de ton voyage ?
À vrai dire, pour ce paragraphe, c’est exactement la même chose que pour le Transsibérien. Tu as 3 classes :
- La première classe : le haut de gamme, le grand luxe, mais qui coûte aussi un rein. La très grande majorité des voyageurs ne choisissent pas cette classe.
- La deuxième classe : un compartiment de 4 couchettes. Plus luxueuse que la 3ème classe, avec des lits un peu plus confortables. Plus calme puisque le compartiment peut se fermer, mais plus exigu avec tes autres colocataires. J’ai pu tester la deuxième classe sur le train Irkoutsk – Oulan-Bator. C’est propre et je ne peux que te la recommander. Néanmoins, je l’avais prise car il n’y avait plus de places en 3ème classe. Comme je t’en ai parlé plus haut, les billets sont pris d’assaut pendant les périodes de forte affluence et la 3ème classe est souvent complète rapidement.
- La troisième classe : la vraie expérience transsibérienne/transmongolienne, selon moi ! Un seul compartiment avec plus de 50 lits, une colocation géante. Une véritable expérience que je te conseille. Et même si tu peux potentiellement pas aimer, c’est à découvrir !
Pour la 3ème et la 2ème classe, je te conseille dans tous les cas de choisir le lit du bas. D’un point de vue organisationnel, c’est le plus simple. Tu auras directement accès à une table pour manger et tu pourras t’asseoir durant la journée. Pour les lits du haut, tu ne peux être que couché, et ce, toute la journée.
Je t’ai donné les informations principales concernant les classes et le lit à choisir. Cependant, je rentre un peu plus dans les détails dans mon article sur le Transsibérien. Si tu veux réellement tout savoir, je te conseille d’aller le lire. J’ai mis un lien en bas de ce paragraphe.
Les prix de mon voyage avec le Transmongolien
Au total, j’ai donc pris deux trains sur les lignes du Transmongolien. Voici les prix que j’ai payés pour ces deux trajets :
- Train Irkoutsk (Russie) – Oulan-Bator (Mongolie) : 113 € en 2nde classe. J’aurais pu l’avoir moins cher, mais comme je te l’ai expliqué, je n’ai pas pu réserver à l’avance. Au moment où le Français a pu réserver pour moi (soit un jour et demi avant), il n’y avait plus de places en 3ème classe. Seule la 2nde classe était disponible, ce qui explique le prix « élevé »
- Train Oulan-Bator – Zamyn Uud : 15 € en 3ème classe. Grosse différence avec le premier. Pour celui-ci, nous avons pu payer en ligne et donc choisir à l’avance la 3ème classe. Attention, c’est un train bien d’époque, beaucoup moins luxueux que le Transsibérien. Pas de salle de bain dans celui-ci et il n’y avait pas d’accès à l’eau froide. Je ne pense pas que ce soit le cas dans tous les trains, mais sois tout de même au courant. Il y a cependant accès à l’eau chaude. Bref, c’est très sommaire, mais pour 15 heures de train, ça fait l’affaire.
Le but principal de ce train était de rejoindre la Chine. Avant, tu pouvais rejoindre la Chine sans sortir du train (comme pour la frontière Russie-Mongolie), mais depuis le Covid, ce n’est plus possible. Tu dois donc prendre le train jusqu’à Zamyn Uud, qui est la ville frontalière avec la Chine, puis traverser la frontière par tes propres moyens (l’article sortira bientôt).
Comme tu peux le remarquer, si tu arrives à réserver à l’avance, cela ne te coûtera vraiment pas cher, pour une expérience étonnante et clairement à découvrir !
Prendre le transmongolien
La vie à bord du transmongolien
Le passage de la frontiere Russe - Mongole
Peut-être l’un des paragraphes les plus importants de l’article et qui te questionne le plus ! Comment se passe ce passage de frontière terrestre ?
On va voir ça tout de suite avec ma propre expérience, que ce soit du côté russe ou du côté mongol. Je vais tout t’expliquer, mais sur mon site, j’aime bien inclure des paragraphes un peu ‘journal de bord’ pour raconter certaines expériences et humaniser mes guides. Bien évidemment, tu auras toutes les infos les plus importantes pour l’organisation de ton voyage, mais j’aime aussi partager l’histoire derrière chaque expérience. Pour ce passage de frontière, il y aura ce côté journal de bord.
Si tu veux juste les infos essentielles, rends-toi directement en bas du paragraphe. Les informations les plus importantes y sont encadrées pour que tu puisses bien t’organiser.
Journal de bord : Adieu la Russie.
16ème jour. Déjà. Il est temps de quitter la Russie.
Pour rejoindre la Mongolie, il faut 24 heures de train en partant d’Irkoutsk. Un départ à 08h30 pile pour notre dernier jour dans le pays des tsars. Ce soir, nous passerons la frontière mongole. Un dernier long arrêt à Oulan-Oudé à 15h avant de prendre la direction de la Mongolie. Nous arrivons à la frontière à 20h.
Ce n’est pas un passage de frontière comme les autres comme ceux que j’ai pu vivre en Asie du Sud-Est ou comme celui pour entrer en Russie. Pour celui-ci, nous avons eu le droit de sortir sur le quai quelques minutes pour prendre l’air, avant de remonter dans le train afin de procéder à la sortie du pays. Je dois t’avouer que c’est assez étonnant de rester dans le moyen de locomotion. La provodnista nous fait remonter et nous demande de nous installer dans notre compartiment et en nous indiquant de sortir notre passeport. C’est à partir de là que de nombreux contrôles ont commencé, tout en restant dans le train :
Premier contrôle : un garde russe vient prendre nos passeports et repart avec pour les vérifier un par un.
Deuxième contrôle : Cette fois ci, une femme vient succinctement fouiller nos affaires dans le compartiment en nous demandant ou sont nos affaires.
Troisième contrôle : un homme vient fouiller le compartiment en regardant sous les lits, sous les bagages, etc.
Quatrième controle : un dernier homme passe avec un chien renifleur pour nous renifler nous ainsi que notre compartiments.
Ce dernier contrôle marque la fin des formalités. À ce moment-là, il ne nous reste plus qu’à attendre. Nous ne pouvons toujours pas sortir du train, mais nous sommes libres de nous déplacer dans le wagon pour aller chercher de l’eau par exemple.
Un cinquième controle rien que pour les frenchies
Suite à la fin de ces multiples contrôles, je décide d’aller remplir ma gourde. La fontaine à eau se situe juste à côté du bureau de la provodnista. Il y a un homme à l’intérieur au moment où je passe. Pendant que je remplis ma gourde, j’entends vaguement une discussion où ce dernier mentionne justement le mot ‘French’. Je sais très bien que nous sommes les seuls Français du wagon et que, clairement, faire du tourisme en Russie actuellement avec la situation géopolitique ne passe pas inaperçu.
Bref, je retourne dans mon compartiment et, bien évidemment, 15 secondes après, un homme entre et nous demande si nous sommes français. Nous lui répondons que oui, et il nous montre une insigne en nous expliquant qu’il doit nous poser quelques questions étant donné notre nationalité. D’ailleurs, l’insigne ressemble fortement à celle du FSB (ancien KGB), après vérification sur internet. Nous voilà donc partis pour une autre série de questions, rien que pour nous :
‘Par où êtes-vous arrivés ? Combien de temps êtes-vous restés en Russie ? Avez-vous peur d’être ici vu la situation actuelle ? Pourquoi êtes-vous là ? Quel est l’objectif principal ? Est-ce vraiment pour du tourisme ou êtes-vous journalistes ? »
Bref, un moment fort sympathique et bonne ambiance. Bon, à vrai dire, les questions sont légitimes. Il n’y a pas beaucoup de touristes en Russie en ce moment. Suite à cela, l’homme nous a remerciés et est parti. J’écris ces lignes donc apparement nos réponses ont été bonnes 😂.
Le passage côté Mongole
Premier point de contrôle passé. On vient nous rendre notre passeport et il est temps d’entrer officiellement en Mongolie, tout en restant à la même place. Le train, lui, reprend sa route en direction du prochain point de passage. Je ne l’ai pas précisé, mais l’attente a été assez longue. Nous arrivons au contrôle mongol alors que la nuit est déjà bien entamée. À vrai dire, nous étions tous couchés, et une bonne majorité du wagon se réveille. Surtout nos deux compatriotes de chambre, deux Coréens en voyage organisé. D’ailleurs, il y a une majorité de Coréens dans notre wagon.
Un passage beaucoup plus détendu, bonne ambiance. Je recommande.
On vient nous prendre nos passeports, et on attend. Assez longtemps pour que nos Coréens se rendorment sur place. Tellement longtemps qu’on décide, avec mon binôme, d’aller se laver les dents, histoire de dormir directement après le retour des passeports. Devine qui a décidé de repointer le bout de son nez au moment où on avait du dentifrice plein les dents ?
C’est à ce moment-là que la scène est devenue très drôle et totalement absurde. La provodnista (gérante de notre wagon) nous demande de retourner à notre compartiment car elle est suivie du douanier mongol qui a nos passeports. Elle rigole discrètement en nous voyant dans cet état, avec un hochement d’épaule qui voulait clairement dire que ce n’était pas de bol qu’il arrive à ce moment-là, mais que c’est comme ça.
Nous voilà donc, avec du dentifrice plein la bouche (et ça gonfle ce machin, tu connais quand tu frottes longtemps), le douanier qui nous tend nos passeports de manière très solennelle avec un ‘Welcome to Mongolia’ suivi d’un salut militaire de la main. Et nous, en face, avec du dentifrice plein la bouche, à lancer un ‘Thank you’ compliqué, la bouche pleine.
En parallèle, c’est toujours aussi chaotique car nos Coréens se sont complètement rendormis, le douanier n’arrivait même pas à les réveiller pour leur rendre leurs passeports en les appelant 😂
La scène n’avait littéralement aucun sens hahaha. La provodnista, le douanier et nous-mêmes avions tous envie d’exploser de rire, mais la situation ‘sérieuse’ de base faisait qu’on essayait tous de garder notre sérieux autant que possible. Mais je peux t’assurer que ce fut le passage de frontière le plus drôle que j’ai jamais vécu. La scène du douanier qui nous accueille chez lui, et nous qui le remercions avec du dentifrice plein la bouche et la brosse à dents en main, je ne suis pas prête de l’oublier celle-là.
Après plusieurs heures, nous voilà enfin en Mongolie ! Que la deuxième partie de l’aventure commence !
Les infos les plus importantes
- Le controle et le passage de la frontiere se fait dans le train. C’est les douaniers qui viennent, toi tu n’as pas le droit de sortir du train.
- Il y a pas mal de controle de sortie coté Russie, 4 au total. Bonus + 1 pour nous car nous étions les seuls français dans le wagon avec une situation géopolitique assez spécial entre l’Europe et la Russie actuellement.
- Le contrôle pour l’arrivée en Mongolie est plus souple, mais toujours dans le train.
- Pas besoin de visa en tant que ressortissants français pour la Mongolie. Tu as le droit à 30 jours sur place une fois le passage en douane réalisé.
- Autrement dit, tu as juste besoin de ton passeport pour aller en Mongolie.
La préparation en amont et la vie à l'interieur
Ce paragraphe est très similaire à celui sur le Transsibérien, notamment concernant ce qu’il faut emporter dans son sac, les courses à prévoir à l’avance et le quotidien à bord du train. Dans cette partie la, je vais simplement te citer les principales différences que j’ai pu observer entre le Transsibérien et le Transmongolien.
Si tu n’as pas encore lu mon article sur le Transsibérien, je te conseille de cliquer ici pour en savoir plus sur le fonctionnement. Si c’est déjà fait, passons directement aux différences et à ce que tu peux trouver en moins dans le Transmongolien.
Les différences avec le transsiberien
En fait, quand je parle des différences avec le Transsibérien, je fais surtout référence à celles entre un train d’origine russe et un train d’origine mongole.
Les trains russes que j’ai pris de Moscou à Oulan-Bator étaient récents et plutôt confortables. Chaque lit avait sa propre prise électrique, ce qui n’était pas le cas dans le train mongol. En réalité, il n’y avait même pas de prises du tout, donc une batterie externe est indispensable. Cependant, la grande différence, c’est qu’il n’y a pas de salle de bain dans le Transmongolien, donc pas de douche. Les lingettes sont obligatoires si tu veux te rafraîchir un peu !
Il y a des toilettes dans les deux trains, mais dans le Transmongolien, on n’avait même pas accès à de l’eau du lavabo. Heureusement, il y avait une fontaine à eau pour chauffer les nouilles. Pour être honnête, une photo parle mieux que des mots ici : la « déco » du Transmongolien fait vraiment plus vintage que celle du train russe. Honnêtement, je ne suis pas sûre que j’aurais autant apprécié une expérience de quatre jours dans un train mongol. La salle de bain est vraiment un must dans le transsibérien.
Enfin, il n’y a pas de wagon-restaurant dans le train mongol. Dans certains trains russes, il peut aussi être absent, mais c’est généralement indiqué sur ton billet. Tu le sauras forcément à l’avance.
Les pauses du transmongolien
Comme pour le Transsibérien, tu feras différentes pauses pendant ton parcours. Certaines seront courtes, voire très courtes. Tu ne pourras même pas descendre du train, car elles servent juste à faire descendre des passagers et à en récupérer d’autres.
La majorité des pauses durent environ 20 minutes, ce qui est parfait pour aller se dégourdir les jambes sur le quai. Il y a souvent des petits kiosques où tu peux acheter deux ou trois trucs à manger. Ne t’attends pas à des merveilles : la plupart du temps, ce sont des nouilles et des gâteaux type Madeleine.
Plus rarement, tu auras de longues pauses d’une heure à une heure et demie. Tu peux sortir de la gare et découvrir un tantinet la ville où tu te trouves.
Pour connaître la durée des pauses à l’avance, il y a une affiche à l’entrée de chaque wagon qui t’indique les noms des arrêts et combien de temps le train reste à quai.
Prendre le transmongolien
Mon experience avec le transmongolien
L’expérience transmongolienne a été belle, mais je dois t’avouer qu’elle a été moins intense que sa ligne voisine !
Le Transsibérien, c’était la nouveauté, quelque chose de totalement inconnu. Monter dans ce train pour la première fois en sachant qu’on allait y vivre pendant 4 jours, c’était juste fou. C’était aussi sympa de monter dans le Transmongolien, mais il n’y avait plus cette nouveauté qui m’avait tant excitée dans le Transsibérien.
Néanmoins, j’ai pu découvrir la 2nde classe pendant 24 heures pour arriver en Mongolie, et je dois avouer que c’était intéressant de pouvoir me faire un avis sur les différentes classes de ce train ! Que ce soit personnellement ou professionnellement, j’ai pu découvrir plusieurs facettes du voyage en train, avec ses avantages et ses inconvénients pour chacune d’elles.
Passer d’une ligne de train russe à une ligne de train mongole a aussi été très intéressant. La différence entre les trains des deux pays est frappante. Le train mongol est très sommaire, comme une impression de faire un saut dans le passé, ou de se retrouver dans le salon de ta grande tante que tu n’as même pas connue. À toi de voir comment tu veux l’interpréter.
J’en rigole, mais c’est dingue de voir la différence « d’évolution » entre deux pays voisins. C’est en partie ce qui a rendu le trajet très intéressant ! Surtout quand tu commences à t’intéresser à l’histoire de la Mongolie. Tu te rends compte que le pays a eu un passé très riche, comme la Russie ou la Chine, mais que l’évolution n’a pas été la même, ou du moins pas à la même vitesse…
Bref, j’ai tout de même apprécié ce changement d’ambiance, cette culture à la fois si proche et si lointaine. Le deuxième train sur la ligne du transmongolien fut marquant. Moins intense, mais tout aussi marquant par son atmosphère. Puis vient l’excitation à l’idée de découvrir un tout nouveau pays, le retour « officiel » en Asie, avec une expérience qui m’a changée à tout jamais.
La Mongolie a marqué les retrouvailles avec un mode de road trip intense, fou et excitant à la fois. Après avoir voyagé en moto dans une bonne partie de l’Asie du Sud-Est (l’aventure a commencé au Vietnam, où je ne savais pas encore conduire une moto), il est temps de réaliser une « saison 2 » et d’explorer une partie de la Mongolie à moto.
Spoiler alert : ce fut très compliqué, hahaha.
Le mot de la fin
Le transmongolien est une véritable machine à remonter dans le passé pour découvrir un pays encore si sauvage. Le transmongolien te permet d’explorer la grandeur de son territoire, avec ses hautes steppes et ses plaines à perte de vue. C’est une expérience unique pour découvrir un autre mode de voyage et prendre le temps d’explorer les alentours.
J’espère avoir répondu à la majorité de tes questions, mais n’hésite pas à me contacter sur mes réseaux sociaux ou dans les commentaires si tu en as d’autres.
Tu peux aussi me laisser une note ou ton avis sur cet article, ça m’aide beaucoup.
À très vite,
Cass ✌🏾